Le Wydad de Casablanca a battu son le Raja, par (2-1) devant plus de 50.000 spectateurs, samedi, au complexe sportif Mohammed V.
Le Raja avait fait l'essentiel du jeu, surtout dans les premiers instants du match lorsque tour à tour Yassine Salhi et Mamadou Baïla avaient les balles de match au bout des crampons. Mais les Wydadis n'ont jamais fléchi ! Ils ont plié, certes, mais pas craqué ! A aucun moment ils ne furent impressionnés par la prestation des Verts qui était, il faut le signaler, très intéressante ! A aucun moment, ils ne jetèrent l'éponge même lorsque Rouissi expulse, tout au début de la seconde mi-temps, Jamal Alioui pour cumul de cartons jaunes.
Les coéquipiers de Nadir Lemyaghri (incontestablement l'homme du match) ne baissèrent jamais la garde. Ils ont combattu jusqu'au bout et ils ont été récompensés. Et pourtant, tous les observateurs qui suivaient ce 109e derby, les Wydadis surtout, avaient commencé par avoir peur pour le WAC.
Avant que le Chrono n'accomplisse la première minute, le Raja, via son attaquant Yassine Salhi, rata un but tout fait. Peu de temps après, Nadir Lemyaghri avait donné la preuve par dix qu'il reste le meilleur keeper du Royaume en détournant un tir de Kone, mais le ballon est revenu vers Salhi qui le met dans le décor. Lemyaghri, encouragé par cet arrêt de grande classe, va re-briller, devant Baïla.
A un ou deux mètres du keeper des Lions de l'Atlas, le Sénégalais hérita d'un ballon centré de la gauche et à bout portant fusille le keeper des Rouges. Ce dernier d'une détente féline détourne le ballon et gâche la joie des Rajaouis sûrs que le Sénégalais allait leur offrir la victoire ; comme lors du match retour du derby de 2010. Passés ces moments chauds, le Raja continua de produire un football de milieu de terrain qui demeure, toutefois, stérile.
Mais c'est au tour du Wydad de prendre quelques initiatives. Fakhir dira par la suite lors de la conférence d'après–match: « Mes joueurs se sont évertués à amuser le public et ils ont perdu un temps fous ! Que voulez-vous, la mentalité de l'amateur est ainsi faite ! Je me suis égosillé à leur demander d'aller vers les bois mais ils ne m'entendaient pas.
La foule faisait trop de boucan !». Le Wydad procédait par contre-attaque. Les Rouges avaient-ils peur ? Garzitto « Non !» expliquera par la suite dans la conférence d'après-match : « Notre stratégie consistait à laisser venir l'adversaire et à le surprendre par le biais des contres- attaques.»
Mais de temps à autre dans ce début de premier acte, le WAC donnait des avertissements, d'abord sans frais, au Raja qui ne retenait pas la leçon. Aït Laarif, dans une action personnelle, se débarrassa de son vis-à-vis et adressa un tir qui obligea Tarik Jarmouni à puiser loin dans son énergie pour sortir ce ballon. (5e). Les assauts du Raja se multipliaient ! Sans résultat ! Passées ces 20 premières minutes chaudes pour les hommes de Garzitto, le Wydad, par l'intermédiaire d'un Aït Laarif, commença à rendre la monnaie de sa pièce au Raja. Yajour qui avait pour «Bodyguards», tantôt Aïni, tantôt Belakhdar, n'arrivait à endormir ces deux bons défenseurs. Eux savaient à quel point ce joueur, balle au pied,était dangereux.
La seule fois où il réussit à les hypnotiser fut à la 30 mn. Ce fut alors fatal pour eux ! Belakhdar qui a réussi à subtiliser le ballon à Aït Laarif le lui rendit de manière incompréhensible. L'ex-international du Maroc n'en demandait pas plus. De son pied gauche magique dérouta Belakhdar et centra sur la ligne, Yajour qui a réussi à se faire oublier de ses anges–gardiens, obéit à son instinct de buteur et donne l'avantage au WAC. Le Raja est groggy ! Le Wydad en profite ! Car 5 minutes après, le même Aït Laarif se joue de la défense des Verts (35e ), mais perdit le ballon dans la surface de réparation ! A la 41e minute, Sekkat et son pied gauche, à l'occasion d'un coup-franc, contraignent Jarmouni à sauver sa cage au prix d'une belle détente !
Vers la fin du premier acte, Talhaoui fit un slalom dans la défense du Raja et obtint un coup-franc qu'il ne pourra pas tirer… le temps de la première mi-temps est achevé ! Et les règlements du football ne prévoient qu'un prolongement du temps : celui d'un pénalty ! 0-1 est le score sur lequel les deux protagonistes casablancais rejoindront les vestiaires !
De retour sur le terrain, à peine le coup d'envoi donné que Rouissi sortit un carton rouge pour Jamal Alioui qui, selon le directeur du jeu khouribgui, a arrêté fautivement Baïla. Réduits à dix, les coéquipiers d'Aït Laarif vont se cantonner en défense et laisser venir ceux de Mourad Aïni. Les Verts étaient persuadés que cette supériorité numérique leur a déjà acquis la victoire. Ce qui les conforte dans cette idée c'est l'égalisation par Taïr à la 53e minute suite au coup franc qui leur a été accordé !
but Tair 53e
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Le Raja voyait que la victoire était toute proche ! Mal leur en prit car ils avaient oublié une réalité dans le football, celle qui affirme qu'une équipe, réduite à dix est comme un animal blessé. La blessure ne l'anéantit pas, elle déculpe ses capacités et il n'en devient que plus dangereux ! (61e) Lemyaghri, égal à lui-même, sauve magistralement, mais du bout des doigts, un ballon qui filait droit vers les bois! Il en fut de même aux 64e et 71e ; mais la défense du Wydad emmené par un Menkari et Benzoukane imperturbables n'en démordait pas. Les rentrées de Lebhij à la place de Ondama, Ajedou à celle de Pascal donnèrent du tonus à leurs coéquipiers. D'ailleurs Ajedou, encore frais, se fit remarquer par sa grande mobilité ; il fut, de toute évidence, à l'origine du but de la victoire du Wydad dans les derniers souffles du temps additionnel.
Il trompa Jarmouni d'un tir anodin qui plongea directement dans les filets de l'ex-gardien des Lions de l'Atlas. Yajour avait perturbé la sortie du keeper du Raja qui avait tergiversé sur ce ballon. Mais le but a été comptabilisé pour Yajour !
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